Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Loree
Loree

Admin


Messages : 646
Date d'inscription : 15/05/2011

Just once - Adriel & Simon- DWI Empty
MessageSujet: Just once - Adriel & Simon- DWI   Just once - Adriel & Simon- DWI EmptyMar 28 Juil - 22:42

Adriel a écrit:
Jamais ton corps ne t’avait semblé aussi froid, jamais ton âme ne t’avait semblée si vide et ton être si creux. Tu étais là à te demander pourquoi tu étais, il devait bien y avoir une raison n’est ce pas ? Une raison d’être, il n’y en avait pas et pourtant tu étais. Si tu étais là, c’était bien pour quelque chose, quelque chose que tu n’avais pas encore découvert. Ça te rongeait de l’intérieur, tu te sentais si mal, si triste, si seul éloigné de la seule famille qui te restait. La chambre te semblait si vide et ton corps tellement étroit qu’il ne pouvait plus te contenir, ta tête n’était plus qu’un tas de pensées noires qui se multipliaient te faisant souffrir, et tu en avais marre, marre, marre. Tu t’étalais sur ton lit, t’enfonçant dans le matelas fixant un point vide au dessus de toi. Trois jours, trois jours que tu avais arrêté la thérapie et tu te sentais si mal, pathétique, vulnérable. Tu aurais cru savoir te controler, dompter ses idées mais apparemment non, c’était plus fort que toi, et ça, ça t’énervais, tellement, tellement, tellement. C’était énervant de se sentir si vulnérable face à soi même, tu fermais les yeux, tentant de ne pas craquer, ne pas penser, ne pas penser. Ne pas penser pour mieux aller, ne pas penser et foutre toutes ces idées noires dans un coin de ta cervelle. Tu t’étais promis un nouveau départ, pour rendre ta mère fière de toi, là où elle était, pour être fier de toi, et pourtant, tu avais l’impression de toucher le fond. Tu te sentais si seul, si solitaire et pendant un instant une idée folle traversa ton esprit, tu la chassas d’un mouvement de tête. Tu te relevas, fis un tour dans ta chambre, feuilletais tes livres classés par ordre alphabétique.

« Je crois que tu penses  davantage que tu ne peux l’exprimer […] tu as compris que ton monde permis n’est qu’une moitié, du monde et comme les prêtres et les maîtres tu as essayé de supprimer cette seconde moitié. Mais tu n’y parviendras pas, nul n’y parvient une fois qu’il a commencé à penser » *
Nul n’y parvient une fois qu’il a commencé à penser…
Nul n’y parvient…

Tu fus possédé tout entier par un sentiment de profonde solitude et désarroi. Tu eus l’impression qu’il racontait l’histoire de ta vie, qu’il parlait de toi et ça te foutais la frousse. Tu répétas cette phrase en boucle dans ta tête jusqu’à ce qu’elle en perdit son sens, tu laissas tomber le livre à terre et sous une pulsion soudaine tu choisis de sortir. Dehors il faisait froid, il pleuvrait même peut être, il faisait un temps de chien, il faisait gris et tu haïssais cette couleur qui contaminait tout ce qui l’entourait. Tu te levais, te regardant dans le miroir, tu te trouvas laid avec tes airs de cancéreux aux sourcils blonds. Toi, si perfectionniste, tu ne choisis pas tes vêtement soigneusement mais enfilas le premier sweatshirt –blanc- et slim noir. Tes cheveux nacrés étaient en bataille, on pouvait même voir tes racines dégueulasses, tu finis par mettre un bonnet, flemme de coiffer ta tignasse indomptable.

Tu ne savais pas où est ce que tes pas te mèneraient, écouteurs dans les oreilles, tu déambulais dans les rues sans réel but. Les visages anonymes avaient quelque chose de rassurant, la musique apaisait tes pensées, elles te semblaient si lointaines et pourtant si présentes, tu avais besoin de quelque chose. Tu regardais les visages, les gens pressés, ils semblaient avoir quelque chose de fade et d’ennuyeux, tu les jugeas énormément. C’est là que tu t’arrêtas, au bon milieu de la rue. Où est ce que tu allais ? Tu ne savais pas, tu tâtais tes poches, tu avais pris ton portefeuille. Tu eus envie de quelque chose de nouveau, quelque chose de différent. C’est là que tu aperçus un bar, un peu au loin.

Non, non, non. L’alcool c’était non. Le psychiatre te l’avais dit, pas d’alcool. Tu n’y avais jamais goûté, tu savais juste ce que ça faisait grâce aux romans et aux chansons. Tu voulais quelque chose de fort, quelque chose pour oublier. Ça semblait parfait, l’alcool, noyer son malheur dans une tasse était si tentant, mais tu n’étais pas un lâche. Que faire, que faire, que faire ?

Céder ?
Ne pas céder.
Céder ? Pas question.
D’accord, juste une fois, une toute petite fois, promis,

personne n’en saura rien. Et puis, tu redeviendras Adriel, l’enfant model, idéal, oui, juste une fois. Tu es grand, tu es devenu adulte avant le temps alors tu sauras bien comment arrêter, ce n’est pas comme si tu étais comme ces adolescents en chaleur qui ne savaient pas résister !

Tu pensais ça, et c’était plus pour te convaincre toi-même, pour ne pas culpabiliser par la suite.

Pour la première fois tu allais la découvrir, cette « seconde partie » et c’était aussi excitant qu’effrayant.

Tu baissais la tête, les cheveux dans les yeux, tu poussais la porte.

« Oh, c’est bon ! Ne me regardez pas comme ça ! Je culpabilise déjà assez. »

Tu regardais autour de toi, l’ambiance était « cool ». Si on omet les ivrognes étranges. Tu avais un peu peur et ton cœur battait la chamade, jamais tu n’avais bu, tu avais déjà fumé, ça oui, et c’était plutôt agréable, tu aimais l’odeur, mais l’alcool, ça jamais. Un peu honteux tu pris place au comptoir évitant de regarder partout, il ne fallait pas avoir l’air suspect. Le serveur te lança un regard étrange, avant de te demander ce que tu prenais. Tu n’as jamais eu grande connaissance en alcool, tu avais l’impression d’être piégé.

« -Bahh…Euh, le truc le plus fort que vous avez. »
Tu te sentis un peu con à dire ça. Mais c’était déjà fait, tu avais une horrible migraine et tu voulais juste t’en débarrasser, candide.

« Puis-je voir votre carte d’identité ? »
« O..oui »

Ah, ouai, tu t’y attendais celle là. Tu soupiras, agacé, tu avais l’air si jeune que ça ? Tu la lui passas avant qu’il ne confirme ta commande. Tu attendis quelque minute et puis il te servit un verre. Tu contemplais avec dégoût le liquide transparent.

Allez Adriel, un peu de courage ! Tu pris le verre, puis le bus d’un coup, ça avait un goût âpre et infect, tu avais envie de vomir mais c’était tout de même supportable. Tu t’attendais à ce que les effets soient immédiats, pourtant, rien ne venait, quoi ? Tu eus l’impression d’être arnaqué, tu te commandas un second verre. Tu avais l’impression que tout le monde te regardait d’un coup, c’était vraiment désagréable. Deux verres, c’était suffisant, tu ne comptais pas prendre plus. Tu cherchas ton portefeuille dans ta poche, -afin de payer, tu ne savais pas s’il fallait le faire avant ou après- sauf que tu ne le trouvas pas. Wait, quoi ? Tu l’avais sorti pour prendre ta carte d’identité sauf que…Tu te baissais légèrement pour voir si tu ne l’avais pas fait tomber, sauf que, faute à ta maladresse ton coude heurtas le verre qui finit par se renverser sur l’homme à coté de toi.
.
.
.
.
Putain de merde.

Pris de panique tu repris le verre, heureusement que ce n’était tombé et qu’il ne s’était pas vidé entièrement sur le gars, mais tout de même.

« Oh mon dieu ! Je…suis vraiment vraiment désolé je cherchais mon portefeuille et là..mon coude…le verre s’est... »


Dernière édition par Loree le Mar 28 Juil - 22:43, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://archives.forumgratuit.org
Loree
Loree

Admin


Messages : 646
Date d'inscription : 15/05/2011

Just once - Adriel & Simon- DWI Empty
MessageSujet: Re: Just once - Adriel & Simon- DWI   Just once - Adriel & Simon- DWI EmptyMar 28 Juil - 22:42

Simon a écrit:
18h47.

Dans treize minutes la liberté, la fin de journée. Le salon de tatouage qui ferme, ouais m'sieur. Jeremy Loops retentit dans la boutique avec ses airs entrainants et sa bonne humeur contagieuse. Contagieuse en tout cas pour le brun, qui se dandine ridiculeusement en rythme tout en mettant de l'ordre. Aujourd'hui ? Une grosse journée, une bonne journée. Clyde serait content, il le sera quand il l'apprendra. Fier aussi, Sim' l'espère. C'est quelqu'un qu'il estime, et pour qui il a envie de faire les choses bien. Après tout, il lui a tendu a main et l'a sorti de son bourbier.

Il chante un peu, Sim', et finit de classer les esquisse sorties pour les clients. C'est un boulot qui lui plaît, qu'il apprend à aimer. C'est beau, après tout, de rendre les gens uniques. Ou de leur en donner l'impression en tout cas. Y a tellement de choses qui passent à travers l'encre, tellement d'histoires non formulées. Comme cette fille qui lui avait expliqué que ces guillemets à chaque poignet, c'était pour se donner le droit de parler. Passer une vie à se taire et ne pas montrer les bleus qui constelaient sa peau, ça l'avait marqué. Pour s'en sortir, il fallait verbaliser. Mine de rien, c'est de l'attention aux autres, et des silences, et des regards. Mine de rien c'est un dialogue muet, où le vrai message se fait derrière les mots qu'on se dit au quotidien. "Bonjour, ça va, et toi ?"

Simon, il balaie un coup, finit de mettre de l'ordre dans la boutique et va se rincer le visage. Et dans ses pensées, quand est-ce qu'il y met de l'ordre ? Et dans sa gueule avec la cicatrice qui reste plantée là comme un mur imprenable, est-ce que ça vaut la peine d'y mettre de l'ordre ? Même pas. Même pas la force, même pas la foi. L'apparteid continuera, tant pis. Tant mieux. Ca restera frais dans sa mémoire, il n'oubliera plus. La moiteur des cellules, sa tenue aseptisée et inconfortable, il les sent encore. Le ciment crisse encore sous sa semelle de caoutchouc, le gris continue de le noyer. Non. Stop. Couleur.

19:00

Verrou. On ferme, y a plus rien à voir, juste une boutique noire au verrou bloqué.

Rajoute de la couleur, Simon, met en à tout va, partout. Toujours. Sur un coup de tête une fois la porte fermée, il court. Il court vite, de grandes foulées qui le propulsent sans hésiter. Juste pour l'espace, juste pour fuir ce gris dont l'ombre continue de le poursuivre. Il court, Simon, il s'essouffle. Mais il lui faut bien ça pour se sentir libre. Il a ça, des fois. Des angoisses soudaines, des besoins d'oxygènes et de lumière. L'humeur pluvieuse finit par se dissoudre, et le dreadeux rejoint son van avec les poumons en feu. Pantelant, dégoulinant.. Mais avec le sourire, de nouveau.

Couleur. Il lui faut des couleurs, plein, une explosion de teintes vives jusqu'à en étouffer. Sauf que c'est jamais assez, pas vrai ? C'est son remède à lui, son antidote. Il a ce sourire, Simon, et il s'ébroue en ouvrant le van. Home, sweet home. C'est pas comme un appartement, c'est pas aussi grand. Mais c'est chaleureux, c'est chez lui, et il y est tranquille. Faut juste tout garder rangé, tout de suite, s'il ne veut pas subir ensuite une avalanche de désordre qui le bloque de toute part. Et puis lui, faut aussi qu'il prenne soin de lui. Qu'il se lave, parce que sinon l'odeur de sueur ne partira pas. Elle se nichera dans chaque recoin, s'imbibera dans chaque tissu, et la garce sera indélogeable avant une semaine. C'est le problème des petits espaces : le moindre gravier prend des allures de montagne.

L'eau. L'eau qui coule, qui lave, l'eau qui purifie. Simon est un autre homme quand il sort de la douche. Plus un fuyard, plus un coupable, mais juste Simon, ce gars un peu hippie qui sourit à qui veut et croque la vie à chaque instant. Sa jungle capillaire est lâchée, libre d'envahir tout l'espace qu'elle veut. Un t-shirt vert bouteille, un jean, ses converses.. Couleurs couleurs couleurs. Et après, quoi ? Y en a jamais assez, jamais. Alors Simon met de la lumière, se cale sur le lit avec une grand planche de bois qui lui sert de table, et il dessine. Faut faire sortir le gris, faut tout colorer, partout. Un coucher de soleil vient en premier, et avec cet incendie céleste une cascade de tons chauds viennent embraser le papier. L'encre noire arrive tardivement pour donner naissance au décor, à ces arbres effilés qui cernent la plage illuminée. Il s'évade, Simon. Il n'est plus dans son van, mais en Sicile ou ailleurs, là où le gris n'a pas de prise.

21:04

Quand il émerge de son monde de peinture, Simon, la nuit a depuis longtemps endormie la ville. Son estomac hurle à la mort, il lui faut un truc. Mais pas ici. Soudain, il lui faut du bruit. Des gens. De la vie, et pas uniquement celle qu'il peint à tout va. Alors il enfile un blouson et il sort. Ca ne l'empêche pas de frissonner un peu, la nuit est plus fraîche qu'il ne le pensait. Mais ça le réveille, c'est pas plus mal. Simon, il est toujours un peu abruti quand il ressort des aquarelles et gribouillis. Sonné, mais serein.

Il marche, Simon, et ça lui va bien. Les couleurs nocturnes sont moins criardes que leurs cousines diurnes, mais pas moins belle. Apaisantes, oui. Il marche, le peintre, et contemple la ville comme une immense fresque qui n'en finit pas de changer et de s'achever. Chaque éclat de lumière, chaque attitude cogne à sa rétine et le fait sourire un peu plus. Il se demande comment reproduire ce sourire fugitif sur la brune qu'il voit plus loin, cet air précipité et digne à la fois de l'homme en costard qu'il croise. La vie est un tableau qu'il n'aura jamais fini de contempler.

Le bar qu'il choisit est assez quelconque. Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Bonne question. Y a pas de raison, c'est juste comme ça, il était eu bon endroit au bon moment. Dedans, y a un peu de vie, y a des conversations entrelacées qui forment ce brouhaha typique. Il faut chaud, et Simon enlève sa veste en entrant. Ouais, cet endroit lui plaît. Arrivé au comptoir, un signe de tête salut le barman et dans la foulé, il demande un sandwich et une bière. C'est pas du grand art, mais Simon se satisfait de peu.

Au bout d'un moment, ça remue à côté de lui. Le tatoueur y jette un rapide coup d'oeil machinalement avant de retourner à son verre. Le repas est englouti depuis longtemps, la bière entamée aux trois quart. Tout va bien. Le type à côté est jeune, il en a l'air en tout cas. Boire du fort sans préciser quoi, c'est signe d'une humeur d'orage ou pluvieuse, d'un gris tenace qu'on essaye de dissoudre. Y en a tellement, de gens comme ça, le brun à appris à ne pas s'en mêler. C'est un coup à pas savoir comme ça se termine. Il rêvasse, Simon, et ne comprends qu'avec un temps de retard pourquoi on lui cause. Le verre ? Sur le flanc, avant d'être bien vite relevé par le nouveau venu tout mal à l'aise. hey, il s'est passé quoi ?

- Euh.. hein ?

Simon, avec sa tête de hibour surpris, Simon qui a l'air de revenir de très loin. Il regarde son verre vidé d'un air éberlué, puis le jeunot qui s'excuse. Ses neurones embrouillées tâchent de faire le lien, et quand il comprend enfin au bout de quelques secondes.. Il éclate de rire. Oui oui, de rire. Ses yeux pétillent encore quand il se calme, son sourire est toujours englué à son visage. D'un geste de la main, il fait signe de se tranquilliser.

- Relax, bro. Y a pas mort d'homme, et elle était presque finie de toute façon. Faut pas te mettre dans cet état, hein.

Et d'appeler le serveur pour en avoir une autre. Et de quoi éponger. Surtout de quoi éponger en fait. Et puis il se tourne vers le pâlot à nouveau, tranquille.

- Destresse. J'vais pas mordre pour ça, hein. Moi c'est Simon. Et toi ?
Revenir en haut Aller en bas
https://archives.forumgratuit.org
Loree
Loree

Admin


Messages : 646
Date d'inscription : 15/05/2011

Just once - Adriel & Simon- DWI Empty
MessageSujet: Re: Just once - Adriel & Simon- DWI   Just once - Adriel & Simon- DWI EmptyMar 28 Juil - 22:43

Adriel a écrit:
Tu avais tellement honte, honte, honte, honte .De ta manière d’agir, de toi-même, de ta maladresse. Tu voulus t’enraciner dans le sol et disparaître, tu n’aurais pas dû venir ici, non non non. Tu avais encore une fois agis avec irresponsabilité et tu te décevais toi-même. Tu qui t’étais promis un nouveau départ, toi qui comptait suivre les consignes de ton psychiatre, te voilà dans un bar à agir comme un con immature, ou peut être que c’est ça ce que tu es réellement ? Un con immature ? Tu te sentais tout drôle, tout étrange. Tu avais l’impression d’avoir chaud, mais froid à la fois. Ton visage était tout rouge, tu avais chaud, chaud, chaud, tu ôtais ton bonnet et au diable les racines rousses dégueulasses. Etait-ce l’effet de l’alcool ? Tu n’en savais rien, mais tout à l’heure, ça n’avait pas l’air de fonctionner. Ton cœur battait la chamade, tellement que tu eus l’impression qu’il allait briser ta cage thoracique. Le rouge se répandant sur tes joues contrastait avec l’immaculé de tes cheveux, toute gêne disparut donc, tu te sentais si détendu, mais ça, juste au début. Tu n’avais plus la force de réfléchir, c’était reposant tout de même, ne plus réfléchir, toi qui d’habitude pensait un peu trop, pensait tellement que ça en devenait toxique. Toi qui ne pouvais demeurer deux secondes sans analyser, sans réfléchir un peu trop, sans te fatiguer à faire quelque chose. Oui, c’était ça la meilleure manière d’oublier, d’alléger les souffrances. Penser à en avoir mal à la tête, penser à certaines choses pour en oublier d’autres, c’était con, ça fonctionnait ainsi à l’intérieur. Mais là, tout ça te semblait si futile, tu eus envie d’en rire…Ou alors d’en pleurer. Tout dans ta tête était brumeux et confus, essayer de réfléchir était vain. Mais tout de même, ce n’était qu’un verre et demi de cette chose étrange à l’odeur suspecte, tu te croyais beaucoup plus résistant que ça, tu le savais d’avance, que tu allais le regretter. Mais c’était encore une fois une histoire d’orgueil mal placé. Et pourtant, ce n’était que le début ! Tu maudissais ta maladresse, ou alors était-ce dû à ce satané verre ? Tu retournas la tête très lentement, découvrant le visage de l’homme à coté de toi. C’était un adulte bien qu’il n’en avait pas l’air. Il n’avait pas l’air aussi ennuyeux que les autres adultes parce qu’il était tout coloré, ou du moins ses fringues. C’était con, mais tu te dis que le vert lui allait bien, tu aimais bien le vert, tu aimais bien les couleurs et pourtant tu n’osais pas trop en porter, tu n’aimais pas attirer l’attention, tu n’aimais pas qu’on te regarde parce que tu avais peur qu’on te juge. Tu voulais être parfait, et tu savais que tu ne le seras jamais alors tu te fondais dans la masse. Facile et efficace.

Il avait les cheveux dreadés et une coiffure assez égocentrique. Un air un peu stupide collé au visage, ça ou heureux. De toute façon les gens heureux sont souvent un peu stupides comme ça à sourire tout le temps et à te cracher leur bonheur à la gueule ça avait tendance à t’énerver. Peut-être parce que tu les enviais, peut-être parce que tu allais mal la plupart du temps, et que tu ne cherchais même pas à aller mieux parce que tu ne croyais pas assez en toi, parce que tu n’étais jamais bien, jamais assez pour toi-même.

Puis, un rire, tu le regardais avec de grand yeux. Ok, tu venais de renverser la moitié de la bière sur lui et il rigolait ? C’était quoi ce type ? Peut être qu’il avait un peu trop bu ? Peut être que c’était ça l’alcool ? Tu n’en savais fichtrement rien. Il te fis geste de te calmer, avant de prononcer ;

- Relax, bro. Y a pas mort d'homme, et elle était presque finie de toute façon. Faut pas te mettre dans cet état, hein.

Sa voix avait quelque chose de rassurant, au moins, il était gentil, c’était déjà ça, tu n’étais pas tombé sur un homme effrayant et tu étais plutôt chanceux. Tu fis oui de la tête, et tu te dis que si c’était à toi que c’était arrivé tu aurais râlé une bonne demi-heure, grincheux comme tu étais. Tu avais l’air aussi tendu qu’un string –et il fallait le dire, tu l’étais-

-Oui mais…Tes habits…J’suis vraiment désolé. Je vais t’aider attend.

Ça, ce n’était pas faux, tu étais vraiment embarrassé d’un coté, parce que tu n’aimais ni aborder les gens ni avoir l’air con et maladroit, mais bon, le mal était fait maintenant, et comme il disait « Y’a pas mort d’homme », ça aurait pu être pire, tu aurais pu tomber sur un mec totalement effrayant. Il continua ensuite, et son timbre de voix avait quelque chose qui te faisais sentir vraiment mieux, étrangement. Ou étais-ce autre chose ?

- Destresse. J'vais pas mordre pour ça, hein. Moi c'est Simon. Et toi ?

Quoi, ton prénom ? C’était bien ça ce qu’il te demandait ?
Mon vrai prénom ? Un faux ?

Quoi faire, quoi répondre ? Dans un endroit pareil, tu aurais sûrement menti sur ton prénom, puisque mine de rien tu n’aurais pas voulu qu’on te reconnaisse, ou qu’on se rappelle de toi. Tu n’avais l’intention de ne parler à personne, mais étrangement, tu ne sentis pas le besoin de mentir. Simon, Simon, Simon, tu ne savais pas si tu allais t’en rappeler, mais tu allais faire un effort.

-Oh, moi, c’est ADriel. Avec un D hein, j’suis pas une sirène. Je sais que c’est un prénom tout con mais c’est ma mère qui….

Wow, parler autant ne te ressemblait pas, alors là, pas du tout, mais parler de ta mère te laissais un goût amer. Tu te sentis d’un coup tout triste, tout perdu et tu sentis le besoin de camoufler cela, même si tes capacités étaient entrain de devenir plus limitées. Ta tête surchauffait et tu avais tellement chaud.

-Donc, Simon c’est ça ? C’est vraiment joli comme prénom, c’est drôle et pis ça te va bien… ! Eeet ça me fait penser à Claude Simon, c’tun auteur français, l’est génial.

Tu ne te connaissais vraiment pas si bavard mais sur le coup tu avais l’impression que c’était naturel, normal, comme si tu parlais toujours autant. Tu te passas une main dans tes cheveux blancs, mettant un peu d’ordre dedans. Puis, tu levas ton verre à tes lèvres, une autre gorgée et tu eus une grimace ;
-Ew, c’est quoi ça au faiit….J’sais même pas ce que c’est, et puis c’est trop amer faut un peu de sucre. C’est vraiment nul l’alcool ! C’est où les paillettes ?! Et puis…On dit que c’est cool dans les livres, et que ça a des effets de ouf que tu fais des trucs que tu ferais jamais en vrai bah moi ça me fait rien hein ! J’dois être trop endurant car là j’ressens aucune différence quoi ! C’est trop nul, je me sens arnaqué. J’suis hyyyper déçu. C’est nul l’alcool, nul !

Tu reniflais d’un coup, tu te sentais tout étrange et tu parlais plus fort. Mais en vrai c’était parce que tous les autres sons autour avaient du m’al à t’atteindre, tes sens devenaient de plus en plus faibles, il fallait dire que tu tenais mal l’alcool malgré tes affirmations ;

-Fait chauuud ici, ouvrez les fenêtres, j’étouffe…

Tu finis ton second verre d’un coup et en demanda un autre, à la recherche des « sensations ultimes ». Un peu comme un enfant, tu n’aurais peut-être pas dû venir ici.
Revenir en haut Aller en bas
https://archives.forumgratuit.org
Loree
Loree

Admin


Messages : 646
Date d'inscription : 15/05/2011

Just once - Adriel & Simon- DWI Empty
MessageSujet: Re: Just once - Adriel & Simon- DWI   Just once - Adriel & Simon- DWI EmptyMar 28 Juil - 22:43

Adriel a écrit:
Oh bordel. Le môme. C'est un stressé de la vie, non ? Même après que Simon lui ait dit de se calmer, même après avoir montré qu'il n'est pas d'humeur volcanique, le jeune a l'air de s'effriter sur place. De devenir poussière, s'envoler dans l'ambiance chaude du pub, et disparaître. C'est l'impression qu'il donne en tout cas. Quelque part, Simon le comprend. A sa place, sans doute qu'il aurait un peu envie de se dissoudre comme poussière au vent aussi. C'est pas une véritable image ni une vraie métaphore, mais c'est ce à quoi il pense en premier. C'est pas sa faute, il confond souvent les expressions. Les mots, c'est pas son domaine.

L'autre en face, par contre.. Il enchaîne direct, pas de pause, non. Les mots n'ont pas le temps de sécher dans l'esprit du tatoueur, déjà de nouveax y sont imprimés par dessus. Ca noirçit tout, ça le noie sous les phrases, les informations, les trucs auxquels il faut réagir. What ? What what ? Simon le regarde un peu causer, il sourit en coin. Ca l'amuse un peu de voir ça, ouais. Pas méchamment, pas mesquinement, non. Mais il sait voir les effets de l'alcool ou de l'embarras. Là, y a peut-être un peu de ça, voire franchement des deux. C'est bien, que les autres parlent. Si ça leur fait du bien, heh. Pourquoi pas ? Le brun boit un peu de sa bière agonisante, en écoutant placidement. La petite sirène, la mère qui truc-non-avoué-finalement, son prénom rigolo qui lui va bien, un auteur inconnu.. Gamin qui a de la culture ? Sans doute un peu, il a l'air de bouquiner en tout cas.

Eeeeet ça embraye sur autre chose. Quoi, les propriétés de l'alcool ? Il lui fait une dissertation dessus. "Hey, gars, racontre moi un paragraphe." Il reparle encore des livres ceci dit. Ouais, il doit en parcourir pas mal pour qu'il les cite comme ça, pour que ça soit sa référence de base. Un peu comme les couleurs pour l'artiste, en somme. Un monde de mot, une mer infinie de lettres, voyelles et consonnes, obscurs hiéroglyphes en tout genre qui se mêlent et s'entrecroisent pour donner corps à l'inconsistant. C'est beau, ça aussi. Une autre forme de vie tout aussi authentique qu'un jet de couleur sur la toile immaculé. Page blanche, toile vierge, il y a une sacrée analogie après tout.

C'est surement ce qui impressionne le plus Simon, au fond. La capacité des gens à créer, d'une façon où d'une autre. Créer une croyance, une image, une histoire, un univers.. Ca le bluff de voir tout ce potentiel d'existence à venir qui prend aux tripes et à qui on donne corps. C'est irrepressible, on vomit la création, on la sue par tous les pores de la peau. C'est viscéral et pas forcément beau, pas idyllique, non plus. C'est inévitable. On finit toujours par y revenir, à chaque seconde. Certains de façon plus ou moins flagrante, mais on y revient. Tous.

Le jeune n'a pas l'air d'être un habitué de ce genre de boisson, ni de ce genre d'endroit. Il s'ouvre un peu trop vite, il s'emballe et fait le coq. Pas affecté par l'alcool ? Non, pas du tout, c'est sûr. Adriel rappelle à Simon un chiot aux crocs de laits qui voudrait donner l'impression d'être un vrai chien de garde. C'est plus attendrissant qu'autre chose, une sorte d'appel primal à veiller sur le moins agé. C'est probablement comme ça que les races prospèrent après tout. Sans instinct maternel, de protection, ou d'appartenance au même groupe, ce serait chacun pour soi. Ce serait la fin de tout, la famine social.

Tu parles fort, Adriel, tu t'emballes. Tu parles fort comme pour dominer ce charivari alcoolisé qui enivre ta conscience. As-tu conscience que tu parles fort ? Que de partout, tu envoies mille et un signaux de "je ne suis pas dans mon élément je ne sais pas ce que je fais" et que c'est aussi flagrant qu'une tâche de blanc sur un fond noir ? Non, probablement pas. Pour ça, il faudrait que tu ai conscience de ces codes. Et visiblement, ce n'est pas le cas. Quelque part dans sa tête, Simon a un truc qui tintillonne. "Attention, histoire foireuse en approche." Parce que trop bon trop con, et que tonton Simon ne laissera pas un autre membre de son espèce se foutre trop dans la merde sans rien faire. Simon est grégaire, Simon est bonne pâte, Simon est un abruti fini et un parfait exemple de l'instinct communautaire qui fait faire mille et une conneries pour aider son prochain qui ne le lui rendra pas. Et toi, toi l'inexperimenté, tu t'enfonces. Tu aggraves ton cas sans scrupule. Ah la jeunesse..

- Hey, t'es sûr que c'est une bonne idée ? Si ça te fait rien, quel est l'intérêt ? Et en plus si c'est trop amer ?

Sacré Simon, qui utilise tes propre mot éthérés pour te détourner de la voix alcoolisée dans laquelle tu t'engouffres. Un léger soupir, il regarde son verre. Bon, bah aller. Il le finit cul sec, et réclame une autre bière. C'est pas comme si ça allait le foutre par terre. Et puis ça tient longtemps, une bière. Assez longtemps pour te voir te brûler les ailes, assez longtemps pour qu'il prenne conscience qu'il faudra probablement te couver. Foutue jeunesse, foutu instinct.

- J'aime bien Adriel avec un D, c'est sympa aussi comme prénom. J'avais jamais entendu avant, c'est plus original que le mien. Il a écrit quoi, l'autre Simon ? Je ne connais pas du tout. Je lis moins, maintenant, et puis les mots c'est pas le domaine que je préfère.

Non, pas les mots. Mais si tu es attentif, Adriel, tu devinerais peut-être ce qu'il préfère. Ses doigts jouent avec les vestiges de sa bière renversée et dessinent d'obscurs motifs sur le bois du comptoir. Il ne regarde même pas, ou pas tant. De bref regards, furtifs et presques coupables. Il sait que c'est grave, de dessiner autant, tout le temps. S'il se souvenait de ses rêves, sans doute qu'il se verrait dessiner aussi. Plus ça va, et plus le tatoueur se rend compte que c'est extrême. Il est peut-être différent, avec un truc pas net chez lui comme une bavure qu'on n'arrive pas à corriger. Et lui, sa bavure, c'est d'avoir de la peinture à la place du sang.

- T'as pas l'air d'être un habitué des bars, toi, hein ?

Il dit ça en te regardant tranquillement avec un sourire mi-figue mi-raisin. Tu fais terriblement tache dans le décor, Adriel. Comme une sirène au milieu du désert.

Tiens. Faudrait qu'il dessine ça, un jour. L'idée lui plaît.
Revenir en haut Aller en bas
https://archives.forumgratuit.org
Contenu sponsorisé




Just once - Adriel & Simon- DWI Empty
MessageSujet: Re: Just once - Adriel & Simon- DWI   Just once - Adriel & Simon- DWI Empty

Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Screen RP SImon - DWI
» Post Type à donner
» Le courage des Hommes - Kiseki & Simon - DWI

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les archives :: RP :: Les post-